la trompette
La trompette…. Certainement l’instrument le plus démonstratif, le plus puissant, le plus difficile aussi !…. Parfaitement désigné pour mener la danse. Depuis le début du jazz, où le trompettiste menait les parades dans les rues de la Nouvelle Orléans, jusqu’aux avancées les plus récentes du jazz, la trompette occupe à coup sûr la place de maître de cérémonie…
Cet instrument à vent, fort connu et très utilisé, possède une tessiture de deux octaves et une quinte, certains instrumentistes pouvant jouer dans l’aigu au delà de ces limites. On se sert d’une embouchure en métal, et généralement d’un nombre important de sourdines. Voila pour la présentation rapide…
Encore un casse- tête pour moi. Difficile, avec la taille de ce billet, de vous parler, en faisant bien sûr des choix, des trompettistes de jazz ?. Ils sont si nombreux!. Je ne vous dis pas la difficulté que je rencontrerai lorsque j’aborderai le saxophone!…..
Pour cette courte étude, je vais me servir de l’article de Marc Richard, intégré dans “le dictionnaire du jazz” de chez Robert Laffont. Marc est un spécialiste de cet instrument, mais il est aussi un excellent clarinettiste et saxophoniste alto.
Parlons tout de suite du cornet et du bugle (fluegelhorn) qui sont des instruments très proches de la trompette, avec la même tessiture, mais avec des sonorités différentes vu leur morphologie. Beaucoup de musiciens ont utilisé ces différents horn avec autant de bonheur.
Dès le début du jazz, la trompette occupe une place de choix. Buddy Bolden a laissé une trace … dans les souvenirs, mais n’a jamais pu être enregistré. C’est certainement notre pionnier…. Les amateurs de jazz connaissent davantage King Oliver, qui a hébergé dans son orchestre au cours des années 20, le très célèbre Louis Armstrong, incontestablement le plus grand de tous, celui qui a fait évoluer le jazz de façon spectaculaire. Il a tracé le chemin (voir mon billet). La grande majorité des grands trompettistes de jazz ont témoigné du tribut qu’ils doivent à Louis.
A Chicago, dans les années 20, le cornettiste blanc Bix Beiderbecke, avec une sonorité plus feutrée, allait donner une autre direction à cette musique naissante. Le jazz, jusque là assez saccadé , allait s’enrichir considérablement rythmiquement et harmoniquement … Tout allait aller très vite. Les orchestres neo orléannais, mais aussi de danse ( à Chicago notamment) possédaient d’excellents solistes comme Jabbo Smith, Bunk Johnson, Buddy Petit, Tommy Ladnier, Joe Smith, Bobby Hackett, Muggy Spanier, Frank Newton, Red Nichols, ou le puissant Henri “Red” Allen . Tous allaient subir l’influence de Louis, mais aussi contribuer à élargir le courant de la diversité.
Je vais très vite.. . et pardon si mes articles, en ce moment, font plutôt catalogues! Chez Count Basie, on retiendra Buck Clayton, Harry Edison (deux de mes préférés!) et Joe Newman, tous trois merveilleux solistes. Dans les différents orchestres de Duke Ellington, on ne peut passer sous silence de véritables créateurs de moods, grâce aux sourdines (Bubber Miley, Cootie Williams, Rex Stewart, ou Ray Nance (également violoniste!) et puis le grand Clark Terry (également bugliste), sans oubier le supersonique, lui tout ouvert! Cat Anderson….
Pour cette première partie du siècle, dans un registre mainstream, on dénombre une multitude de grands trompettistes. Je citerai ici ceux dont le nom et la musique reviennent à ma mémoire et à mes oreilles le plus rapidement: Hot Lips Page, Sydney de Paris, Doc Cheatham, Harold “shorty” Baker, Bunny Berigan, Harry James, Humphrey Lyttleton, Taft Jordan, Charlie Shavers, Rubby Braff, Art Farmer (plutôt bugliste), Louis Smith, Johnny Letman, Wallace Davenport, Bill Coleman (qui a vécu dans le Gers!) , Jonah Jones, Irvin Stockes, ou le west coast man Shorty Rogers.
Il faut insister ici sur l’importance du phénomène Roy Eldridge , une des plus grands swingmen de l’histoire du jazz. Avec Armstrong, il a dominé de sa classe et de ses prouesses cette première période dite classique, tout en ouvrant les portes du be bop et du jazz plus moderne. Le pétillant Dizzy Gillespie, allait s’y engouffrer, avec sans son sillage, le très doué Fats Navarro. Autre temps, autre style, avec un jeu plus appuyé peut- être….saluons , dans ces années 50, les figures du hard bop, comme Kenny Dorham, Howard Mac Ghee, Donald Byrd ou Lee Morgan, très souvent remarquable…
Un des plus brillants fut incontestablement Clifford Brown, trop vite disparu à 26 ans! à la suite d’un accident de la route. Un vrai météore, à la technique parfaite, heureusement copieusement enregistré. Tous venaient des orchestres des années 30 et 40. Ils se sont surtout exprimés dans des formations plus réduites, peut- être mieux adaptées à ce nouveau type de musique. Aux côtés d’un sax, les trompettistes faisaient merveille.
Beaucoup de tendresse et de romantisme se dégagent de Chet Baker, également chanteur. Plus chercheur, plus obstiné, grand créateur pour certains, tel fut Miles Davis, toujours dans le coup, mais avec ce même phrasé (j’y reviendrai sans doute). J’ai une préférence pour ceux qui ont suivi le grand courant , musiciens souvent plus énergiques, et pour moi plus intéressants, comme Freddie Hubbard, Booker Little, Woody Shaw, John Faddis, Maynard Ferguson (spectaculaire…) , Arturo Sendoval (Ola! Cuba!…), Quincy Jones (grand arrangeur aussi), Wallace Rooney, l’énigmatique Tom Harrell , Roy Hardgrove, Terrel Stafford , et bien sûr! Wynton Marsalis, lequel a su démontrer que l’on pouvait fort bien jouer dans plusieurs styles, tout en démontrant un grand respect pour Louis Armstrong. Mais, encore une fois, je ne peux faire l’impasse sur ceux qui ont connu la notoriété chez les critiques, comme le cornettiste Don Cherry, ou les italiens Enrico Rava et Paolo Fresu.
Dans un style plutôt traditionnel, en maintenant surtout l’esprit d’un jazz flamboyant et attractif, il faut citer Peter Ecklund, Wendell Brunious, Leroy Jones, Jerry Edwards, Jon-Erik Kellso, Randy Brecker, Colin Dawson, Warren Vaché (cornet- trompette), et Lew Soloff.
Chez les français, les étoiles de la trompettes seraient trop nombreuses à compter dans le firmament. Philippe Brun, Christian Bellest, Aimé Barelli font partie des anciens, avant que n’apparaissent les Fernand Ferstraete, Fred Gerard, Roger Guerin, Maurice Thomas, Yvan Jullien, Jean Claude Naude, grands techniciens des big bands … La génération suivante est d’une grande richesse. Les voici, nos chers trompettistes si talentueux: Patrick Artero, Irakli, Xavier Chambon, Dan Vernhettes, Alain Bouchet, François Biensan, Michel Delakian, Michel Bonnet, Gérard Siffert, Boss Queraud, Gilles Berthenet, Kiki Desplat, avant que ne s’affirment dans un jazz tous terrains, Claude Egea, François Chassagnite, Fabien Mary, Stephane Belmondo, Jean Loup Longnon, ou encore Antoine Illouz.
Chez les régionaux de l’étape, Michel “Belisse” Bonnefond, puis Jacky Berecochea, Dominique Burucoa, Jerôme Etcheberry (ça fleure bon le pays basque!….), mais aussi les bons copains des big bands, comme Yves Dinclaux, Christian Bousquet, Yves Labadie, Pascal Lacouture (soliste des arènes de Dax!), Didier Cabrero ou Robert Dupont.
Trompettes de jazz de la renommée, vous n’êtes pas du tout embouchées!….
Merci Pierre !
Pour le moment ce livre n’est disponible que sur Amazon au format “Kindle”. Dés que je pourrais le faire il sera disponible sur tous les sites e-books dans les formats les plus courants mais cela va me prendre un moment… Je dois toutefois vous prévenir qu’il n’y est pas seulement que du Jazz des années 80 et que certains passages peuvent être très choquants pour certains publics.
Très bonne oreille : effectivement, Xavier est un grand aqficionado de Roy, Little Jazz, Elridge et ils se rencontraient chaque fois que Roy était à Paris : grand souvenir pour nous tous…
En ce qui concerne Georges Dercy, je ne suis pas étonné de ne l’avoir trouvé sur Google : je l’avais mal orthographié… il s’agit de Georges Dersy. C’est Françpis Guin qui, aimablement, m’a communiqué les dernières informations en sa possession.
Je n’ai jamais connu personnellement François Biensans mais je me souviens de l’avoir souvent écouté chez Monique et Bernard Rabaud (que ce soit à la Montagne St Geneviève ou bien, plus tard, dans leur club des halles)…
Moi, je ne suis qu’un ancien trompette “amateur” et peut-être nous sommes nous rencontré par hasard au “Gills’Club” (Rue St Croix de la Bretonerie) dont je me suis occupé pendant deux ans.
Mais tout ceci est une vieille histoire…
Cordialement,
Bienvenue aux musiciens habitant à Barcelone où j’étais cet été. J’aimerais bien lire votre livre qui doit être passionnat. Mais je ne sais comme le télé”charger. Sortira-t-il papier ? Il faudra nous avertir. Je vais demander à François Biensans des nouvelles de Xavier Chambon. J’ai réécouté le swing mahine de Badini. Xavier jouait fort bien avec une forte admiration affichée pour Roy Eldridge.On va essayer de vous donner des nouvelles de Xavier et de George Dercy.
Salut ! Il y a bien longtemps (trop…) Michael Sylva, Jimmy Slyde, Xavier Chambon, George Dercy et moi nous intitulions “Les trois mousquetaires”… Maintenant, j’habite Barcelone depuis très longtemps et je ne sais pas ce que sont devenus Xavier (et sa femme Mylène) ni George.
Je viens d’écrire un roman (e-book publié en français sur Amazon.fr sous le titre de “Chapuza“) où je parle abondamment de ces quatre amis…
Malheureusement, Michael et Jimmy ont “plié leur ombrelle” comme on dit à la Nouvelle Orlean, J’aimerais bien savoir ce que sont devenus ces deux merveilleux trompettes que sont Xavier et George.
Merci de m’aider.
Swingingly yours…
Salut, je n’ai pas de nouvelles de Xavier depuis bien longtemps…… Mais en revanche je suis souvent avec Georges Dersy que je cottoie toujours depuis 1973… Il habite toujours à Bourg la Reine, à fait une carrière de musicien non professionelle et a toujours continué à travailler chez “Grasset” comme corecteur… !
Hello Patrick, quels souvenirs. Je tombe sur ton nom par hasard… Toujours doué ?,
Bon souvenir de Toulon, j’aimerais tez croiser … Amitiés à tous les musiciens… Charly.
A la même époque, j’avais couté les swingers à Bordeaux. François Biensan pourrait nous dire ce qu’est devenu Xavier Chambon, qui était excellent et que l’on a plus revu par la suite…
Bonjour à J.P. et ses amis… juste un souvenir…de trompe… celui de Xavier Chambon avec F.Guin et Gérard Badini dans Swingers on the groove. Je les vois pour la première fois en 1970/71 , en Creuse, ils accompagnent ..Marcel Zanini .J’ai vraiment aimé çà ! ..Les suraigus de X.Chambon, entre autres . A+ Alain.