Louis Armstrong…enfin!

Le patronyme est oh combien! célèbre….Neil Armstrong, celui qui a le premier posé le pied sur la lune (1969) , Lance Armstrong, un champion (dopé?) cycliste quelques années plus tard…Et Louis ?..à l’éclatante renommée……bien avant …..Les amateurs de jazz et beaucoup de terriens ne l’oublient pas…..Ils le placent même avant les deux autres dans l’histoire mondiale…Peut-être l’inventeur du jazz ?…Notre maître a tous..Je ne sais..Je ne pouvais le laisser dans ma seule discothèque…Il fallait que je vous en parle (mais vous  le connaissez tous bien!….)  et je m’accroche encore une fois à une mission difficile …Parler de Louis Armstrong et son œuvre sur ce court billet…

Un récent numéro de Jazzmag-jazzman,qui a placé Louis à la une, m’a fermement décidé…Parmi mes “grands du jazz”, il fallait lui donner la place qu’il mérite!….Louis Armstrong…enfin!….

Louis  a vécu avec la grande histoire du jazz…Sa vie à lui : 1901 -1971….Il s’est imposé partout. Ce fut un des premiers à développer un discours de jazzman avec une aisance époustouflante,  notamment au sein de son Hot five . Il faut écouter notamment ” West end blues”, “Struttin with some barbecue”  et ” Potato Head blues” dans les années 1927 et 28 pour se faire une idée sur les énormes capacités musicales et rythmiques de celui que l’on a surnommé Satchmo ou encore Pops, …...incontestablement le roi du jazz!

Louis raconte : “En 1929, je suis parti pour New York. Tout le monde y jouait comme des dingues. Je suis devenu aussi dingue qu’eux. Je suivais le courant en accord avec tout le monde. J’étais jeune et je soufflais, soufflais et si j’étais en lèvres,  soufflais encore…Quatre shows par jour et toujours dans ma tête cette voix qui me répétait de prendre encore un chorus. Bientôt, tout le monde savait ce dont j’étais capable. Tous les chefs d’orchestre me voulaient”.

Loin d’être un spécialiste de Louis Armstrong, comme par exemple le trompettiste français Irakli de Davrichewy , je passerai sur la biographie de Louis Armstrong, énorme, couvrant une grande partie de l’histoire du jazz, mais aussi de la variété mondiale..Citons juste pour mémoire  les orchestres qui l’ont hébergé :Kid Ory, King Oliver, Erskine Tate, Fletcher Henderson, Clarence Williams, le Hot five, le Hot seven, ou Louis Russel . Il a été aussi, comme par miracle ,  aux côtés des plus grands (Johnny Dodds, Bessie Smith, Earl Hines, Zutty Singleton, Barney Bigard,  Sydney Bechet, Jack Teagarden, Lionel Hampton, Sidney Catlett). Il a animé toutes les scènes du monde avec son “all stars”. A ces occasions, il a côtoyé Ella Fitzgerald, Duke Ellington, avec lesquels il a enregistré. On le voit apparaître dans de nombreux films. Le merveilleux “New Orleans” avec Billie Holiday, puis plus tard, “High society” (1956) avec Grace Kelly, Bing Crosby. et Frank Sinatra. Avant cela, de 1929 à 1946, il se produira, non pas en petite formation mais “devant “des grands orchestres. Là encore, dans ces sortes d’écrins, on n’écoutait que lui!…

Il faut dire que son succès fut tel que l’on le sollicitait partout. Chaque chanson parfois mièvre , devenait, revue et embellie par Louis, un grand succès sous son nom (“Mack the knife”, “Ramona”, “Hello Dolly”, “la vie en rose”, “c’est si bon”, “what a wonderful world”…).

Tous les grands musiciens de jazz citent Louis Armstrong comme leur chef de file, leur guide, celui qu’il faut avoir écouté. Certains lui ont voué un véritable culte (je ne citerai que Teddy Buckner et Wynton Marsalis). Tout est parfait chez ce musicien sorti tout gosse d’un maison de correction et vaguement initié au cornet par un gardien. On a du mal à imaginer comment il a pu ainsi éclore, s’ imposer à tous avec des décennies d’avance, doté d’ une telle pureté de son, d’une mise en place et d’une justesse aussi maitrisée, naturelle….. Qui a pu lui apprendre tout cela ?. Un peu King Oliver, Bunk Johnson ou Buddy Bolden,  a t-il raconté. Pour le reste, c’est venu comme cela, avec certes un gros travail,  mais un talent précoce,  un génie créatif, un style , une technique à couper le souffle et à étonner encore de nos jours. Il s’est promené musicalement partout, pas toujours  bien accompagné, et pourtant dominateur en diable…

Ses qualités de chanteur sont aussi éclatantes. Qui ne peut être séduit , voire bouleversé,  par cette voix rauque qui se joue des mots, les plaçant,  tantôt avant,  tantôt après le temps, de façon “lazzy”...avec un swing fabuleux…Louis Armstrong a  été le premier scatteur (chant en onomatopées) (“Heebies jeebies”), le premier mélodiste, le premier en tout quoi!!!!.

Une véritable grande vedette, hors catégorie, et en même temps si proche de nos sentiments, de notre respiration, de notre cœur….

Louis pour toujours….

Commentaires
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4 Commentaires

  1. Lire ou relire le beau portrait de Louis Armstrong qu’avait écrit vers 1960 Roger Guérin et le beau livre de Michel Boujut , Pour Armstrong , dans sa première édition , chez Fillipacchi .
    Miles Davis a dit , je crois , qu’on pouvait définir le jazz en quatre mots : Louis Armstrong , Charlie Parker . André Hodeir disait , je crois , que Louis avait inventé le jazz et Parker l’avait réinventé , que Duke avait créé l’idée de forme dans le jazz et Monk l’avait recréée .

    Un très grand disque de Louis chanteur , c’est Darling Nelly Gray , avec les Mills Brothers

  2. “Une définition de l’histoire du jazz ? Louis Armstrong aux deux bouts !” (Duke Ellington)
    Merci de cette joyeuse bonne idée… nous sommes tous des enfants de Louis…

  3. Eh oui, on l’écoute peu. Ca peut paraître vieillot pour le Hot five (et pourtant comme tu l’écris, quelle modernité!…Pour la fin de sa carrière, comme Bechet, il souffre (!) d’avoir été une vedette internationale…de variété, premier régulier aux hits, encore récemment…..On le cite même rarement, car …c’est de l’évidence…Merci Dominique pour ton commentaire, celui d’un vrai connaisseur et admirateur de Louis.

  4. Bravo Pierre, enfin Armstrong ! Dieu le père en quelque sorte…
    Il faut absolument acquérir les 9 coffrets (de chacun trois disques) de l’intégrale Armstrong chez Frémeaux & Associés. Et l’oeuvre est encore loin d’être complète ! En un mot, un seul, indispensable ! Quel musicien !
    On dit souvent : “Armstrong, bien sûr !” Mais, finalement, on l’écoute rarement. Eclairé par les notes de Daniel Nevers, qui a puisé aux meilleures sources, cette intégrale donne la formidable possibilité de revisiter l’oeuvre dans sa chronologie. L’émerveillement est au rendez-vous… et quelle modernité (si tant est que ce mot veuille encore dire quelques chose) !

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