Sydney Bechet

Les grandes stars du jazz ne quittent jamais nos mémoires et nos discothèques.

Quand est évoqué le nom de Sydney Bechet, on en vient rapidement aux “oignons” , à “Petite fleur” ou à la “Promenade aux champs Élysées”. C’est la partie la plus colorée et désuète de son œuvre. Cependant, beaucoup d’entre nous ont pu écouter ce grand musicien créole  trônant dans une copieuse discographie commencée dans les années 10 avec le pianiste Clarence Williams ou le cornettiste King Oliver. Il nous a quittés en 1959.

On découvre dès ces années là le véritable génie précoce de Bechet ayant inspiré notamment l’altiste Johnny Hodges. En fait,  Sydney était un clarinettiste brillant qui est devenu fan du saxo soprano, instrument difficile mais lui ayant permis d’affirmer un personnalité hors du commun, un son lyrique, puissant, d’une grand ampleur, envoutant avec ce fameux vibrato.

A ma connaissance personne n’a jamais aussi bien domestiqué ce sax que Sydney Bechet. les suiveurs sont connus, Bob Wilber par exemple et en France, Claude Luter, son compagnon parisien au cours des années 50:  et plus récemment Olivier Franc et André Villeger.

Bechet avec les français Claude Bolling et Maxim Saury

Sydney Bechet aurait pu faire carrière aux États Unis. Il est né à la Nouvelle Orléans en 1897 (ou en 1891?…). Ayant fréquenté là bas les plus grands, Louis Armstrong ou Freddy Keppard, il a su se détacher de ces découvreurs pour adopter un style propre dans lequel il prenait de plus en plus de place, tant il était majestueux, indépassable. Vite devenu célèbre, il a alors beaucoup voyagé, fait de la prison en Angleterre à la suite d’une rixe (!),  et choisi en 1949 Paris pour y vivre paisiblement en fréquentant assidument “Le vieux colombier“. A partir de cette période, Bechet a connu une grande notoriété et ses disques étaient fréquemment sélectionnés sur les Juke boxes. Il a alors composé tous ces thèmes aux noms commerciaux. ” Si tu vois ma mère”, “Moulin à café”, “dans les rues d’Antibes”, “ce Mossieu qui parlé”...Des noms enfantins, pour  s’accoler à une musique  d’une grande richesse mélodique et harmonique.

Ainsi nous apparait ce musicien complexe, parfois avec mauvais caractère, mais sublime interprète. Il faut alors écouter les records de 1938 avec le trompettiste Tommy Ladnier (“really the blues”). Ou encore les enregistrements réalisés par Hugues Panassié.

Bechet était vraiment un homme de scène (revues  avec Joséphine Baker, films, mariage people à Antibes).

A noter une intéressante étude parue sur Bechet dans la revue “jazz News” de novembre 2016 avec les interventions pertinentes d’Olivier Franc et de Fabrice Zammarchi qui s’est beaucoup intéressé à ce musicien.

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