Clark Terry
Notre papy virtuose de la trompette , le grand Clark Terry vient de disparaître à 94 ans. C’est une très triste nouvelle. Nous le savions bien diminué . Récemment, tous ses copains musiciens étaient venus lui offrir un concert pour son anniversaire à l’hôpital. YouTube
On le connaissait bien notre Clark Terry international. Nous étions nombreux à venir l’applaudir. Ces dernières années, il apparaissait sur toutes les scènes du monde, époustouflant son large public par son art particulier, dans lequel la grande technique servait de tremplin à un langage unique plein de souplesse, d’humour et d’une vraie originalité.
A 22 ans, après avoir été mobilisé dans la marine durant la deuxième guerre mondiale, il a été très vite un des musiciens prometteurs de Lionel Hampton. Très vite remarqué pour son extrême habileté, Clark intègre l’orchestre de Count Basie en 1948, à une époque où les bigs bands coûtaient très chers. Le “comte” avait monté une petite formation avec comme “soufflants” aux côtés de Clark, le formidable sax tenor Wardell Gray et l’étonnant clarinettiste Buddy de Franco. On se souvient tous des “movies tones”, petits films en noir et blanc que l’on trouve facilement sur “you tube”. De la musique très simple, avec beaucoup de décontraction et de swing.
En 1951, c’est dans la belle machine de Duke Ellington, que Clark Terry va véritablement faire connaître et apprécier tout son talent. Rapidité d’exécution à la manière de Roy Eldridge et de Dizzy Gillespie, promenade constante sur des improvisation volubiles et gorgées d’humour. Un mélange de classicisme et de modernité. Un phrasé, très rapide tant au bugle qu’à la trompette souvent avec sourdine harmon. Une verve inépuisable, un swing fluide et saisissant.
J’ai eu le bonheur d’accueillir Clark Terry au festival de Hinx à la fin des années 80. Plus récemment, je l’avais trouvé à l’hôtel Mercure de Bayonne en train d’épater son entourage en s’exprimant avec la seule embouchure de son horn!…. Il était désopilant sur scène avec ses vocaux marmonnés (“mumbles“). Il nous laisse grande quantité d’enregistrements sublimes chez Duke bien sûr, mais aussi dans des petites formations (disques Pablo), enfin avec son Big Bad band, façonné à son image.
Encore un de nos grands du jazz qui disparaît.