Au nom du père…

Cherchons bien…Les passions qui nous dévorent, nous les tenons souvent de nos parents…Pour la musique, mon père Jean Baptiste Fagalde a joué un rôle important dans mon cheminement personnel. Il est parti vite, trop vite…j’avais 19 ans..C’était en juin 1967…Un rendez-vous professionnel lointain, du retard, une route inconnue, une voiture puissante , un moment d’inattention, un platane….Ainsi disparaissait un père de 7 enfants, encore jeune (56 ans), un officier de réserve de l’armée de l’air, un chef d’entreprise, un musicien aussi….

Ce 3 janvier 2011, avec maman et mes frères et sœurs, nous avons tous réalisé: Il aurait eu 100 ans!…En rangeant des photos, j’en ai retrouvé certaines et je suis heureux de faire revivre ici, notre père dans ce billet avec ces quelques commentaires.

Né à Vina del Mar au Chili en 1911, et revenu en France, à Bayonne, au début des années 20, il avait vécu une existence bien pleine. La belle vie à Paris au lycée Gerson, puis à l’école de Super aéro (l’armée de l’air), avant de devenir en 1936, un des plus jeunes capitaines aviateurs de France.

J’ai relu ces carnets. Il sortait avec des amis, s’adonnait à la natation, au tennis, mais allait aussi écouter les orchestres de Ray Ventura ou de Jacques Helian. Dans un registre amateur, il faisait partie d’une troupe de théâtre, mais également de petits orchestres, car la musique le passionnait aussi. En 1941, à la base de Pont Long à Pau, la France démobilisée, lui, il dirigeait le petit big band de l’armée de l’air.

Multi instrumentiste, il a joué de l’accordéon, du saxophone alto, de la guitare et du piano. C’est sur cet instrument que je l’ai souvent écouté jouer à la manière de Jack Dieval, si mes souvenirs auditifs sont fidèles. Il reprenait les succès de Maurice Chevalier, de Jean Sablon, et d’Yves Montand. Plus tard, dans les années 60, nous jouions à quatre mains sur le piano Pleyel familial, les succès de Georges Brassens, Georges Moustaki ou de Charles Aznavour avec une courte incursion dans les tubes des “yéyés” . C’était un grand bonheur pour moi, lorsque mon père me rejoignait au piano.

Après plusieurs années en pension à Mauléon, j’étais devenu étudiant à Pau, et donc, les derniers temps de sa vie, je le voyais peu. C’est ce que je regrette le plus. Son travail à lui, mes copains et copines…On néglige alors ses parents, sans pouvoir anticiper sur le lendemain….J’ai pourtant ce souvenir de 1965. Il m’avait emmené écouter Earl Hines en piano solo au théâtre de Bayonne. Nous étions allés nous placer sur un balcon latéral pour bien voir…les doigts sur le clavier….

Pour une fois, sur ce blog, j’ai quitté mon kaléidoscope des “grands du jazz”. J’ai voulu vous parler de celui qui a compté pour nous tous, celui qui, entre autres choses, m’a très certainement transmis cette passion pour la musique. Ça valait bien une pause……

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1 Comentaire

  1. Pierre, je suis extrêmement sensible à ce souvenir paternel dont vous témoignez. Alors que que cet homme vous protège maintenant comme il vous a enseigné hier , j’ai bien dit hier, pour ne pas dire aujourd’hui, des choses de la vie que seul un homme enseigne à son enfant, sans que celui-ci en prenne conscience si ce n’est longtemps plus tard. JPL

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