Dave Brubeck

Brubeck une
Il vient de nous quitter ce Monsieur Brubeck qui avait une tête de sénateur américain… Il avait 92 ans, portait beau, et continuait à se produire sur les scènes du monde entier.

Qui ne peut connaitre Dave Brubeck ?… “take five”, ça vous dit quelques chose?. Pourtant, le morceau, joué en 5/4, était l’œuvre de son saxophoniste Paul Desmond. Mais ce tube,  que l’on passait dans les surprises- parties dans les années Teppaz, a connu un succès intemporel. L’album archi connu (“time out”), paru chez CBS en 1959, est par ailleurs sublime. Il faut dire que grâce aux trouvailles de Desmond, la facilité à se jouer des rythmes de son batteur Joe Morello, Dave Brubeck ne pouvait que parvenir à cette alchimie incroyable, rarement imitée, du moins pour le style… Car “take five”, comme d’autres succès du disque, a été joué et rejoué, et souvent mal… par quantité de musiciens et chantonné encore plus par le plus grand nombre… Tous les compositeurs ne peuvent en dire autant!….

 

la quartet de 1961!

la quartet de 1961!

Dave est né le 6 décembre 1920 (Dave, j’aurais pu vous souhaiter vos 92 ans aujourd’hui!…!) à Concord en Californie. Avec une maman prof de piano, les affaires étaient plutôt bien engagées. Malgré une coupure de quatre ans pour ses obligations militaires, Brubeck a étudié très sérieusement la musique. Il aura la chance de rencontrer au Mills Collège d’Oakland  le compositeur français Darius Milhaud qui va (peut- être) lui faire découvrir les subtilités de la fugue, du contrepoint, du rondo et de la polytonalité.

Puis, (je vais très vite,) ce sera la rencontre avec Paul Desmond en 1951. J’ai une passion pour Desmond que j’écoute souvent comme  Stan Getz. Vous pouvez vous reporter à mon billet écrit sur celui dont on disait qu’il sonnait comme un dry Martini!. Il faut dire que Paul est indissociable de Dave, même si on a tendance à oublier l’apport rythmique de Joe Morello. Par la suite, Dave Brubeck ne s’est plus séparé (ou rarement)  de ses compagnons d’arme auquel il faut ajouter le bassiste Eugène Wright. Plus tard, notre chef d’orchestre va faire des rencontres passionnantes, avec notamment le baryton Gerry Mulligan en 1968, mais aussi l’altiste Lee Konitz,  ou encore le saxophoniste Anthony Braxton. Dans les années 80, il va s’entourer du sax tenor Jerry Bergonzi.

Alors, on aime ou on aime pas. C’est vrai que ça a surpris à l’époque. Mais cette musique, déconcertante, mais parfaitement originale et attractive, a figuré en tête des hits pendant plusieurs semaines. Elle a peu inspiré les jazzmen, mais plutôt des artistes comme Al Jarreau ou, comme chez nous en France le chanteur Claude Nougaro qui a su avec succès adapter des paroles françaises sur “take five” et “blue rondo à la turk”. On n’oubliera pas que Dave Brubeck a écrit deux grands standards du jazz: “the Duke” et le très captivant “in your own sweet way”

Dave Brubeck en 1946 avec Darius Milhaud

Dave Brubeck en 1946 avec Darius Milhaud

Hommage doit être rendu à ce grand Monsieur dont la musique a traversé presque 60 ans, sans prendre une ride…

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