Lucky Thompson
Dans ma galaxie des sax tenor, Lucky Thompson brille dans le firmament…en permanence. Je le sens si proche, malgré les années lumière, et j’y reviens souvent….Une étoile du berger, en quelque sorte…
Ce formidable musicien est né en 1924 à Detroit dans le Michigan…Après avoir quitté la scène à la fin de sa vie, on l’a cherché partout..on le pensait en Espagne. Il est décédé il y a quelques années. Je n’ai pas noté cette date… Mais cela n’a aucune importance….Comme toutes les stars, il vit encore avec nous, grâce aux souvenirs et aux enregistrements.
Cela faisait un moment que je voulais le faire apparaître dans ma série des “grands du jazz“. En fait, dans cette entreprise, je ne commence pas par les plus célèbres. J’y viendrai petit à petit. J’aime bien vous faire découvrir ou mieux connaître ces musiciens qui auraient mérité davantage. C’est le cas de Lucky…
Ayant figuré dans les orchestres de Lionel Hampton (1943) (à 19 ans!), puis ayant traîné ses anches dans les cabarets de New York avec Hot lips Page, Erroll Garner, Slam Stewart, il a rejoint le pupitre de Count Basie (1944, 1945), et a souvent joué avec Dinah Washington (une autre étoile…)ou Dizzy Gillespie. Son chez d’œuvre incontestable, c’est le sublime “Just one more chance”, en 1947 , année de ma naissance…).Et puis, on l’a vu partout, dans tous les bons coups (à Nice en 1948, chez Fletcher Henderson, chez Stan Kenton (étonnant!), et avec le vibraphoniste Milt Jackson ).
Il est arrivé en France (quelle riche idée!), où il a vécu de 1956 à 1962…Pour moi, c’est sa meilleure période. 
Son son moelleux, ses longues phrases ondulées, avec des échappées dans le haut de la portée naturelle, une modernité évidente, sans pour autant, comme Wardell Gray, par exemple, utiliser le langage bebop. Lucky, le bienheureux nommé, nous a régalé avec une belle autorité et un swing sans relâche dans les plages française, magnifiquement rééditées par Jazz Gitanes à petits prix. Les musiciens qui jouent à ces côtés, ont eux aussi réalisé de magnifiques performances avec notre ami Lucky. Je citerai les pianistes Henri Renaud et Martial Solal, le guitariste Jean Pierre Sasson, les saxophonistes Guy Lafitte et Michel de Villiers, 
le batteur leader Gérard Pochonet.
Je vous recommande particulièrement l’achat du très beau cd “Nothing but the soul” ( Americans Swinging In Paris EMI LC 0542). Mais j’aime beaucoup aussi “Tricotism” avec des faces superbes avec le contrebassiste Oscar Pettiford. Excitant au possible, mais aussi, pour le relax, parmi toutes ces merveilles, de belle ballades (“There’s no you”, “sophiticated lady”, “I should Care“; ou “deep passion” (son “Body and soul” à lui.).
Voici Lucky Thompson….. Régalez vous à écouter ce musicien aux mille facettes… Toujours séduisant….
super Steph, On attend tes commentaires….ceux d’un spécialistes…Un jour je ferai un billet sur Dexter Gordon…Je suis sûr qu c’est un de tes préférés….
Ouais, Lucky Thompson……………j’ai quelques disques de lui,avec Kenny Clarke, et un que je dois faire traduire par Pascal Segala, il y est question du rôle et de l’importance d’être un artiste, dans le sens de l’artisanat, là ou le temps reste et demeure essentiel pour se forger, se construire et se réaliser, il y est question aussi de dignité, d’argent, de politique, bref une pensée marquante d’un de ceux qui a fondé son style et sa personnalité au temps des grands,et qui, bon gré mal gré à fait de sa vie un engagement artistique sans faille, jusqu’à l’honnêteté de le quitter, car plus rien pour lui ne ressemblait à ce dont il aspirait le plus, travailler pour progresser sans avoir à en souffrir, et pouvoir continuer à vivre de son art !!! le cd existe bel et bien ,Lucky s’y exprime simplement en parlant pendant que Martial Solal (qui en est le pianiste) égrène quelques accords, sporadiquement………….. dès qu’il sera traduit, je vous en donnerais la primeur, Keep Swinging, Stef