La clarinette
La disparition très récente de Maxim Saury me permet de lui rendre hommage dans ce billet de novembre. Mais aussi l’occasion m’est donnée de vous parler de la clarinette, merveilleux, mais difficile instrument…
Maxim né en 1928 à Enghien-les -bains, en jouait fort bien. Il n’a jamais quitté sa blackstick, et a animé pendant de nombreuses années le Caveau de la Huchette et d’autres hauts lieux du jazz parisiens. Auparavant, il avait beaucoup joué aux côtés du pianiste Claude Bolling. Il a toujours été entouré d’excellents musiciens comme lui. Je citerai ici le trompettiste Alain Bouchet, un de nos amis qui aime la côte basque. A noter que la fille de Maxim, Julie Saury, est une de nos drum women les plus réputées.
Mais parlons un peu de la clarinette. Comme je le fais souvent , je m’inspire ici du “dictionnaire du jazz” de chez Laffont et de l’excellente entrée rédigée par un grand spécialiste de la clarinette, je veux parler de Marc Richard.
La clarinette est un instrument à vent à anche simple. Le modèle le plus utilisé est celui en Si bemol. Mais la clarinette basse, majestueuse, est très attractive, et on la retrouve beaucoup dans le jazz moderne. Les clarinettistes sont souvent des virtuoses.
L’instrument permet de jouer trois octaves et une quarte, mais certains parviennent à jouer plus haut encore. Elle est souvent fabriquée en bois d’ébène, et on connait les marques reconnues (Buffet Crampon, Selmer, Yamaha, etc…). Utilisée depuis fort longtemps en musique classique, mais aussi dans beaucoup de musiques traditionnelles, elle s’est faite un très belle place dans le jazz, et continue d’être fort utilisée, comme le faisait Maxim Saury dans le jazz “New Orleans”, aux côtés du robuste trombone et le la guerrière trompette.
Les premiers grands clarinettistes du début du XXème siècle ont été Sydney Bechet, bien sûr, mais aussi les moins connus Jimmy Noone ou encore Johnny Dodds. Mais nombreux sont les talentueux solistes comme Buster Bailey, Omer Simeon, George Lewis, Albert Nicholas, Pee Wee Russel, Benny Waters, Edmond Hall, et puis dans les années 30 et 40, les chefs d’orchestre Artie Shaw, Woody Herman et Benny Goodman. Je n’oublie surtout pas les musiciens qui ont brillé dans l’orchestre de Duke Ellington. Barney Bigard très mélodieux, un des préférés de Maxim!, mais aussi Jimmy Hamilton (dans les années 50).
L’instrument, il faut le dire, a eu du mal à s’adapter aux formes modernes du jazz à partir des années 40. Pourtant, Buddy de Franco, extraordinaire technicien, a réussi à jouer be bop sur l’instrument abandonné, notamment par les bigbands.
Beaucoup de saxophonistes l’ont utilisé dans leur carrière en complément. Il faut citer ici Lester Young, Benny Carter, Buddy Tate, Zoot Sims, Phil Woods ou encore Art Pepper. A évoquer aussi les suiveurs talentueux Ken Peplowski ou encore Bob Wilber, Eddie Daniels, et Evan Christopher. Dans un expression plus moderne, voire avant gardiste, je compléterai mon rappel des meilleurs avec les noms de Jimmy Giuffre, Eric Dolphy, Tony Coe et du français Louis Sclavis.
Chez les français, après avoir évoqué les anciens Maurice Meunier, et Hubert Rostaing, on citera ici Claude Luter , Gerard Badini et Maxim Saury!.. mais aussi les stars du show bizz Marcel Zanini, Guy Marchand ou encore Christian Morin. Je tiens à ne pas oublier le bayonnais Michel Portal, véritable concertiste classique, mais aussi expérimentateur ces dernières décennies, en utilisant avec bonheur la clarinette basse. A noter aussi que le clarinettiste et saxophoniste toulousain Paul Cheron, fait partie de nos meilleurs musiciens français. Il en est de même de Claude Tissendier, ou encore Jean Eteve, très à l’aise tous deux sur l’instrument en ébène. A saluer la performance réalisée actuellement par une jeune clarinettiste, Aurélie Tropez que l’on s’arrache semble t-il. Je vous en ai parlé très récemment. Tiens , j’oublais Marcel Pacowski, brillant clarinettiste de la côte basque.
Je viens de rajouter (octobre 2018) Jerôme Gatius qui a joué avec Didier Datcharry et que l’on retrouve souvent avec Guillaume Nouaux et le formidable “swingin’Bayonne”.
Aux Antilles, il faut évoquer Robert Mavoutzy, Eddie Gustave, et Gérard Tarquin (doyen des haricots rouges). J’ai rencontré récemment Franck Bilot un excellent clarinettiste guyanais, jouant fort bien les biguines.
A très bientôt!
Je viens de tomber sur votre blog en faisant des recherches pour un nouveau bec de clarinette.
Mes parents avaient le disque “Slow Time” de Maxime Saury, que j’ai beaucoup entendu enfant puis écouté quand je me suis mis à l’instrument ; c’était vers la fin des années soixante ! Le son de MS (surtout lorsque le vibrato n’est pas trop prononcé) et les arrangements m’impressionnaient beaucoup (intro de Summertime par exemple) comme débutant musicien ; à réécouter plus de 40 ans après, je trouve cela toujours très bien …
Pour moi, le plus grand reste Jimmie Noone ! le plus fantastique technitien, et quelle sonorité…..
Jean Pierre DARMENDRAIL; qui s’est mis à la clarinette sur le tard me fait parvenir un commpentaire . Le voici:
Ma réponse: Les fidèles du blog peuvent s’intéresser à ton commentaire, car il existe des clarinettistes amateurs qui comme nous, essaient de jouer les Omer Simeon, devant leur glace ou leur Aebersolds….Pour ma part, je joue sur une Si bemil Evette sous marque de Buffet Crampon avec un bec Vandoren B 40. Ce bec, m’a t on dit, est un bec pour la musique de chambre. Ce n’est vraiment pas ce que je cherche pour mon style. Le bec ROC me plairait bien. Il faudrait que je m’en procure un.
Alain es-tu à la retraite ? Je suis sûr que tu joues très bien. Moi aussi je cherche un bec plus ouvert, un bec jazz , bec de couleur blanche. Qui peut m’en proposer un ?. La clar, c’est très dur, surtout de ne pas siffler dans les passages medium aigus!…Et puis quelle galère dans les doigtés!…Pourquoi en jouer alors ?…Parce que c’est très beau surtout dans les graves…Un magnifique instrument!…
Suite du message précédemment interrompu : il m’avait alors conseillé pour l’ouverture du bec de ma clarinette , ce qui n’a rien changé au bazar !!! Mais grâce à lui , je plante encore quelques canards dans un rural jazz band du Comminges à la mode néo orléanaise. Bises à tous Alain Billaud
J’ai écouté Maxim Saury à Saint Gaudens il y a deux ans; c’était avec Eric Luter je crois et Benny Vasseur au trombone. çà jouait encore fort ! Je l’avais rencontré en Creuse lors d’un festival , j’avais 19 ans, il m’a