Festival de la harpe aux antilles
La harpe, ce drôle d’instrument que l’on imagine dans les salons à l’ancienne, se promène depuis 1993 dans toute la Caraïbe, pour se mélanger à toutes les cultures et tous les publics. Ainsi, chaque année, nous avons le plaisir d’accueillir en Guadeloupe (après la Guyane et la Martinique) plusieurs musiciens venant d’horizons divers, mais réunis autour de la harpe pour faire vivre les musiques du monde entier.
Cette année, toujours dans la cadre magnifique de l’habitation Bouvier à Baillif, c’était la musique du Brésil qui était mise à l’honneur avec la présence de Celso Machado , merveilleux musicien multiinstrumentiste, débordant de gentillesse, partageant joyeusement la musique avec sa guitare, sa drôle de flûte sa simplicité et sa bonne humeur. Avec lui, une musique qui bouge vraiment et qui est si riche.
Des sambas, bien sûr, mais aussi moins connus, les chôros, baiaos, et frêvos. Pour une samba endiablée, il avait à ses côtés le clarinettiste guyanais Franck Billot . Un grand moment!
La Martinique avec les tambours de Sissi ont débuté cette soirée magique. Les musiciens de la tournée ont joué dans l’esprit une biguine et une Mazurka. Le nombreux public guadeloupéen, dans lequel figuraient les maires de Saint-Claude et de Baillif, était aux anges et dans les bonnes pulsations.
Sur scène, on a gouté à toute la volupté et la richesse des œuvres classiques avec des excellents instrumentistes,. Citons dans cette galaxie de musiciens de haut niveau, les violonistes Yves Desmons et Olivier Leboucq, les violoncellistes Jean Barthe et Jean Eric Thirault, un flûtiste affuté François Detton , et un guitariste guyano- marseillais (!) Raymond Gratien. Claire Lefur avec deux autres harpistes, de l’association Glissando: Françoise Basié et Jacqueline Le Hesrand (qui prêtait sa harpe pour le festival). S’est produite également Alice une locale, complétant ce magnifique groupe qui nous a procuré de belles émotions.
Tout en acoustique dans le grand salon de la case créole. Magnifique!. De la très belle musique avec, entre autres belles compositions, un hommage rendu au compositeur espagnol Enrique Granados.
“Quand le jazz est là…la samba ne s’en va pas!”….
Venu du Pays de Galles, le jeune harpiste Benjamin Creighton Griffiths a créé depuis quelques années un répertoire dans lequel le jazz prend sa place, sans que la harpe ne “se fasse la malle!”. Nous avions déjà fait sa connaissance il y a trois ans. Le voici revenu avec une nouvelle formule. Il s’est adjoint un magnifique violoniste qu’ici nous connaissons à présent très bien (avec son orchestre “Avalon”). Adrien Chevalier, à l’allure altière d’un mousquetaire, nous a tous émerveillés par sa prestance, son talent, sa justesse et son feeling. Il a tout pour lui, ce jeune musicien. Qu’il continue sur cette belle voie, et qu’il nous revienne souvent. Violon et harpe, tout simplement. Etonnant le son et le phrasé de la harpe dans ce contexte jazzy. La main gauche joue les accords et les basses. La main droite, plus cristalline, se charge de compléter les accords et d’enchainer les solos. La formule est singulière, mais captivante. Nous avons eu le plaisir d’écouter avec le duo la jeune chanteuse Sara Waters qui nous vient de Cardiff.
Le bœuf a eu droit de cité.
C’était à l’extérieur, sous les arbres autour d’un déjeuner champêtre. C’était aussi hélas! l’heure du départ (les avions décollent à l’heure même en Guadeloupe!). Merci à Lucien et Marie France Cazalan qui nous reçoivent avec gentillesse dans leur demeure sur les hauteurs de Baillif.
Claire Le Fur a su remercier Air Caraïbes pour le transport des harpes, passagères inhabituelles. Il fallait joindre aux congratulations les harpes Calvi, Carnac et aussi le magasin de la Harpe à Paris. Ajoutons enfin pour les aides précieuses, la DAC, le conseil départemental, et les municipalités de Baillif et de Saint Claude.
Bises reconnaissantes à Christine et à Cathy qui se sont chargées des plus belles photos.
On bel jouné.
Gioccarpa de 2Mc Editions