Dorico de Steinberg. Des concepts innovants

DORICO-Logo-carreDorico, le nouveau logiciel de notation musicale de Steinberg vient d’être présenté à la conférence 2016 du MOLA (Major Orchestra Librarians’ Association) à Helsinki. (lire)
Lors de la conférence, Daniel Spreadbury, le “product marketing manager” de Steinberg a exposé les principaux concepts ayant présidé au développement de Dorico.

Vidéo de la présentation en intégralité sur YouTube. Durée 1h27.
On peut voir le logiciel en action à partir de la trentième minute.

Dorico-presentation-by-D.Spreadbury

Le travail sur un projet d’écriture musicale peut être divisé en 5 étapes distinctes : Configuration, Écriture, Gravure, Écoute, et Impression.
Le logiciel de Steinberg prend en compte cette organisation et propose pour chaque étape un large écran de travail avec des menus et fonctions adaptées à chaque tâche.

Configuration – Setup
Dorico-setup-modeLes concepts clés du mode de configuration sont en premier lieu, le Musicien – players pouvant jouer un ou plusieurs instruments puis les Instruments, ensuite le Flux – flows qui peut être des parties autonomes de la musique, comme une chanson, un mouvement, un morceau, un acte ou un numéro et enfin les Modèles (de mise en page) – layouts qui peuvent contenir la musique pour un ou plusieurs musiciens, d’un ou plusieurs flux.
Une différence essentielle entre Dorico et ses principaux concurrents tels que Sibelius ou Finale est qu’il est organisé autour de musiciens au lieu des instruments. Ce concept répond à la question « Qui joue la musique ? ». Cela évite le problème d’avoir à ajouter, puis cacher, des portées inutiles dans le cas d’un doublement des instruments, par exemple. Daniel Spreadbury a précisé que « les portées de Dorico sont des choses transitoires, le programme les crée au besoin ».
En mode de configuration, vous créez d’abord le musicien, auquel vous ajoutez un ou plusieurs instruments, par exemple, une flûte et un Piccolo. Un musicien peut être une seule personne ou une section (par exemple pour un violon ou d’une section de chœur)
Le cas le plus efficace de la répartitions des instruments par musiciens est le cas des parties de percussion. Dans un score avec Dorico on ajoute chaque instrument séparément. Une fois le nombre d’instrumentistes défini, on peut attribuer ces instruments à chaque musicien.
Ensuite on définit un ou plusieurs flux. Un flux est une partie de la musique. Ce peut être toute une pièce, ou une partie seulement. Ce peut être une portion de 900 mesures ou une ossia de 2 mesures seulement par exemple. Une fois un flux défini, il peut être affecté à un modèle. D’une manière générale, une mise en page (setup) sera soit une partition complète ou une partie séparée. Une mise en page peut aussi être un score personnalisé, comme une partition de piano-vocal ou un score de répétition, ou bien encore une partie avec un seul mouvement. Si un musicien n’a pas de musique, mais est toujours affecté à un flux, il aura un tacet multirest.
Les options de mise en page peuvent être configurés indépendamment pour la page, le système et les parties séparées, pour la taille des systèmes ainsi que pour les marges, l’ordre des musiciens, et la transposition. Les options de notations sont établies par flux pour les règles de métrique et le fractionnement des mesures à compter. Les options de gravures, aspect visuel de toutes les notations, sont définies à l’échelle du projet. Pas d’extraction de parties séparées avec Dorico, ceci est fait dans le Setup.

Ecriture – Write
La saisie de la musique avec Dorico s’effectue comme dans les autres logiciels, à la souris, au clavier d’ordinateur ou à l’aide d’un clavier MIDI. Il est important de préciser que les touches de saisie et des raccourcis sont toutes accessibles sur un clavier de portable sans recours à un éventuel pavé numérique. Une excellente initiative.
Les raccourcis clavier sont un mélange de raccourcis ergonomiques et mnémoniques. Ces éléments s’affichent sur le côté gauche de la fenêtre du mode Write.

Dorico-screen-shotshot-mendelssohn

En mode écriture, il est impossible de sélectionner l’altération indépendamment de la tête de note. Ce type de peaufinage se fait dans le mode Gravure – Engraver.
Lors de l’insertion des notes, Dorico affiche la musique sur une base algorithmique, de sorte que l’affichage est différent en fonction de la signature rythmique et les options de gravure, bien que la valeur de la note sous-jacente soit toujours conservée. Par exemple, si vous entrez une noire sur la seconde moitié du rythme en 4/4, Dorico va changer la notation à deux croches liées ensemble. Toutefois, si vous continuez à entrer une noire, Dorico reconnaîtra le motif comme un motif syncopé et modifiera les notes de retour à une noire unique.
Dorico-saisie1
Mais bien sûr, on peut noter autrement.
Daniel Spreadbury a expliqué « nous avons essayé de faire en sorte que l’intention soit communiquée au plus haut niveau afin que le programme puisse avoir une compréhension assez riche de ce que la musique est censée faire. »
Il est facile de noter les triolets et autres durées de notes chevauchant une barre de mesure.
Les appoggiatures sont traitées comme si elles étaient sur leur propre système miniature. Le traitement est exécuté sur les appoggiatures puis ces dernières sont placées suivant l’algorithme d’espacement. Il est possible de placer des appoggiatures à la fin de la mesure.
Dorico est le premier programme de notation à permettre une notation sans métrique ni barre de mesure. Si vous ne spécifiez pas une signature de temps, vous pouvez écrire autant de notes que vous le souhaitez, aussi longtemps que vous le souhaitez. Vous pouvez également imposer une signature de temps sur la musique à tout moment plus tard.
Le côté droit de la fenêtre contient des éléments tels que les signatures de temps, les clés, la dynamique, et plus encore. Les expressions de dynamiques et soufflets font partie de la même structure, au lieu de les diviser entre le texte et les lignes. Daniel a dit que « Nous sommes revenus aux premiers principes et nous voulons des objets qui soient organisés sémantiquement et musicalement, plutôt que par ressemblance.”
Il est possible de créer des dynamiques et des liaisons entre plusieurs portées, (par ex. un groupe de cordes), si vous changez un de ces articles sur un musicien, le programme va changer l’élément sur toutes les autres portées.
Il n’y a pas de limite dans le nombre de voix dans Dorico.

Gravure – Engraving
Le mode gravure est destiné uniquement à affiner l’apparence de votre score. Rien ne peut être créé dans ce mode. L’idée derrière la séparation des phases de travail est qu’il peut être trop facile de faire une modifiacation musicale involontaire tout en changeant les détails visuels d’un score.
Dorico-engrave-dragging
Chaque détail graphique des composants de la partition peut être sélectionné indépendamment dans le mode Gravure.
Les touches fléchées déplacent les éléments à un niveau micro, tandis que Alt + les touches fléchées les déplacent d’une plus grande (mais encore relativement faible) distance.
Les propriétés sont une partie importante de ce mode lors des réglages fins. Un panneau de propriétés est disponible, mais ce panneau de propriétés de Dorico est contextuel, affichant uniquement le propriétés et réglages de l’élément (s) sélectionné.

Écoute – Play
Les fonctions du player ne sont pas encore implémentées, mais D.S. annonce la présence d’un piano roll ou il sera possible d’ajuster la durée des notes indépendamment de leur représentation sur la partition. Dorico utilisera le même moteur audio que Cubase et Nuendo. Il y aura un mélangeur audio complet avec EQ, un compresseur, un limiteur, et une réverbération. Dorico sera entièrement compatible avec les instruments virtuels VST 3 et processeurs d’effets, mais il ne supportera pas les plug-ins UA (Mac Audio Unit). Selon le communiqué de presse, Dorico sera livré avec plus de 1500 sons d’instruments virtuels, y compris le HALion Sonic Workstation et la bibliothèque complète de HALion Symphonic Orchestra.

Impression – Print
Pas de démonstration d’impression au MOLA, mais il est fait mention d’un support complet pour dupliplexage et impression en cahier, même avec un nombre de pages impair. Il est aussi précisé que pour des environnements d’impression haut de gamme, les développeurs de Dorico ont peaufiné sa sortie PDF pour être complètement monochrome, au lieu de CMJN.

Généralités
Pour le reste, l’interface est particulièrement soignée avec des menus et boites de dialogue abondamment illustrées. Le logiciel propose trois types de vues, scroll view ou panorama, mode page ou vue du système qui est une vue de la page de hauteur variable. La position du score et des fenêtres est sauvegardé à l’enregistrement d’un projet.
Contrairement à la fonctionnalité de mise en page magnétique de Sibelius, il n’y aura pas de “off-switch” pour éviter les collisions dans Dorico. La position par défaut d’un élément est à l’endroit où il est à l’origine, basé dans le calcul de tous les éléments de la musique du programme.

Dorico utilise un système de “popovers,” petits champs de texte où vous pouvez entrer quelque chose comme “4s” pour 4 dièses lors du placement d’une clé de signature, ou “ppp” lors de la saisie dynamique. Cela semble rendre l’entrée assez rapide à l’aide du clavier de l’ordinateur, une fois les raccourcis familiers à l’utilisateur.

(article librement traduit de Philip Rothman sur son blog. Les copies d’écran viennent de Steinberg)

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