Audiard mon best of

Michel AudiardMichel Audiard, c’est drôle, même foldingue. C’est même à ça qu’on le reconnaît!

Tiens!… si on causait cinoche!. Le mec Audiard, je me suis souvent tordu de rire en dégustant ses dialogues. Nous connaissons tous nos classiques, notamment “les tontons flingueurs”(1963) avec la scène de la cuisine!.  Mais j’ai une petite préférence pour “un cave se rebiffe”,(1962) pour moi le must.

L’œuvre d’Audiard est immense. Beaucoup de bouquins ont été écrits sur lui. J’ai récemment dégotté à Paris un opuscule qui se nomme Schnock, “la revue des vieux de 27 à 87 ans” (on a de la marge!). Ce petit bouquin a consacré son dernier numéro à notre célèbre parolier. De ce fait, j’ai eu une terrible envie de me replonger dans la littérature d’Audiard,  lequel, mérite, non pas d’être lu dans les écoles…quoique?..mais en tous les cas d’être considéré par plusieurs générations comme un auteur qui compte. Ne serait-ce que pour se marrer.

Alors, je ne vais pas déblatérer pendant des plombes. Je vous livre ses plus célèbres répliques , du moins celles qui me bottent le plus. A vous de nous en dénicher d’autres. On prendra tout. Il y a de la place en magasin.

Affiche Le Cave se rebiffePour commencer,  une que j’adore. Dans le  “cave se rebiffe”. Au début du film, Bernard Blier, un de ceux qui collent le mieux selon moi à la langue d’Audiard, est venu voir son pote Jean Gabin retiré des affaires et réfugié sous le soleil des tropiques. Il lui propose un deal avec de la fausse fraiche (des florins). Le père Blier y va mou: “…en admettant qu’on soit cinq sur l’affaire, un milliard de florins, ça rapporterait brut combien à chacun?”...Le dabe (Jean Gabin) lui répond alors avec son sourire en biais et ses yeux qui pétillent:” Vingt ans de placard!. Les bénéfices ça se divise, la réclusion ça s’additionne!”. Génial, non ?. Dans ce même film culte, Bernard Blier habille pour l’hiver le fameux M’sieur Eric (Frank Villard): “Parce j’aime autant vous dire que pour moi, Monsieur Eric,  avec ses costards tissés en Ecosse à Roubaix, ses boutons de manchettes en simili et ses pompes à l’italienne fabriquées à Grenoble, et beh, c’est rien qu’un demi-sel. Et là, je parle juste présentation. Parce que si je voulais me lancer dans la psychanalyse, j’ajouterais que c’est le roi des cons”.

Affiche "Les tontons flingueurs"Mais revenons aux “tontons flingueurs”(1963). Une pellicule sublime de Georges Lautner faite sur mesure pour Audiard. La scène de la cuisine, tout le monde s’en souvient. Il est toujours délirant d’y revenir.  Le mexicain a laissé dans le placard de la cuisine une drôle de gnole!…L’impeccable Robert Dalban observe : “tiens , vous avez sorti le vitriol?”. Et puis les répliques fusent et les verres se vident ….Lino Ventura:“y a du mexicain du temps des grandes heures, seulement ils ont dû arrêter la fabrication; y a des clients qui devenaient aveugles, alors ça faisait des histoires”…Le truculent Bernard Blier en rajoute: “vous avez raison, c’est du brutal“. Quelqu’un (peut être Francis Blanche?) répond alors: “vous avez raison, il est curieux”. Ventura:” j’ai connu une polonaise qui en prenait au p’tit déjeuner. Faut admettre que c’est une boisson d’homme”. Blier hilare: “tu sais pas ce qui me rappelle, cette espèce de drôlerie qu’on buvait dans une petite taule de Bienoa, pas très loin de Saigon..les volets rouges….et la taulière, une blonde comaque. Comment elle s’appelait nom de dieu?.  Et Ventura,  qui a l’air de bien supporter le breuvage: “Lulu la nantaise!”...On évoque la pomme, la betterave, …“il y en a”. Superbe!.  Pour finir,  le toujours digne Robert Dalban (“yesse seurre”) rajoute le mot de la fin: “je serai pas étonné qu’on ferme!”

Lino Ventura et Bernard Blier dégustent la gnole du Mexicain

Dans les must, j’ai choisi aussi la fameuse colère de Bernard Blier qui en a marre des “bourre-pifs” de Lino Ventura: “Mais moi les dingues , je les soigne. On va lui faire une ordonnance et une sévère! Je vais lui montrer qui est Raoul. Aux quatre coins de Paris qu’on va le retrouver éparpillé par petits bouts, façon puzzle! Moi, quand on m’en fait trop, je correctionne plus! Je dynamite, je disperse, je ventile!”. Une merveille ce film.

Chez Michel Audiard, ce génie populaire, sont connus les dialogues bien sûr, mais aussi des films en tant que réalisateur et des livres (“ne nous fâchons pas”, “le terminus des prétentieux”, “priez pour elles”.) Il nous a quittés et il avait ce mot avant de partir: “je me suis rendu compte que j’avais pris de l’âge le jour où j’ai constaté que je passais plus de temps à bavarder avec les pharmaciens qu’avec les patrons de bistrot”.

Pour ma part, je crains, en étant trop long,  de me faire estourbir par cette remarque du même Audiard: “il vaut me se taire et passer pour un con, que de parler et ne laisser aucun doute à ce sujet”. Merveilleux, non?. La verve Audiard,  convenait parfaitement à quelques autres très bons acteurs. Je cite rapidement Maurice Biraud, Jean Paul Belmondo (“un singe en hiver” avec Gabin), Jean Lefebvre, Annie Girardot, et surtout Françoise Rosay jouant les vénérables vieilles qui savaient se servir des flingues.

C’était mon ode à Audiard.

de drôles de paroissiens!

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