Saint Domingue
A deux heures d’avion de la Guadeloupe, voici les Grandes Antilles avec deux grandes îles Cuba et Hispaniola, cette dernière englobant deux pays :Haïti à l’ouest et Saint Domingue à l’est.
Dans ce dernier pays, le dépaysement complet est assuré . Une terre magnifique, habitée à l’origine par les Tainos, puis, après la découverte par Christophe Colomb en 1492, occupée pendant trois siècles par les Espagnols, mais aussi pour une période plus courte par les français, plus attirés au final par Haïti. L’histoire du pays est constellée de batailles féroces et de mauvaises gouvernances (chefs d’Etat fantoches) et de tout un tas d’événements cruels. Notamment, le souvenir du dictateur Raphael Trujillo assassiné en 1961, après trente années de règne redoutable, reste présent dans la mémoire des habitants. Tout demeure paisible à présent. La population semble vivre dans la quiétude “à l’espagnole”. Il suffit, pour le constater, de faire le paseo en fin de journée. La visages radieux, les rires, les abrazos égayent chaque carrefour.
A Saint Domingue, les touristes arrivent en masse sur les plages de Boca chica, de Samana, de la Romana ou de Punta Cana. Pour ce premier séjour dominicain, nous avons choisi de rester durant cinq jours à Santo Dominico, la capitale. Il y faisait bon. Un immense plaisir pour nous que de déambuler dans les larges rues de la zone coloniale et de s’asseoir pour boire un verre à la cafeteria El conde, face au parque Colon et à la cathédrale. Visiblement, un peu comme à la Havane, on cherche à restaurer toutes ces zones historiques, et les rues sont hélas souvent éventrées par les travaux en cours.
Regret de ne pas pouvoir écouter de la musique Merengue ou bachata dans les rues. Nous avons pu cependant assister le dimanche soir à un superbe concert de musique cubaine devant les ruines du Monasterio de San Francisco. Un moment délicieux au milieu d’un public qui participait dans la joie, avant de saluer sous les exhortations des musiciens, la bandera de la républica dominicana. Un spectacle inoubliable!….
Les lecteurs du jipiblog sont très souvent musiciens ou grands amateurs de musique. Voici quelques indications sur la musique dominicaine. Le merengue, cousin germain de la salsa cubaine, aurait pris la place de la tumba francesa, Il se joue et se danse de façon chaloupée, et s’est plus ou moins modernisé au fil du temps. Les musicos utilisent la guitare, et l’accordéon souvent diatonique, avec force de percussions. La guira métallique ressemblant à une râpe à fromage, se gratte avec ferveur. On en trouve facilement dans les magasins de souvenirs. Parfois, à la terrasse d’un café, un ancien chante de vieilles mélopées avec une nostalgie touchante.
Non loin de là, la plaza de España bordant l’Alcazar Colon, est souvent très animée et nous y avons passé nos fins de soirée. Les enfants y déploient leurs cerf-volants. On peut dîner sur les terrasses du “Harry’s” ou du “Pat’e palo” . L’air y est doux en permanence. Les mariés viennent s’y faire photographier. Toujours cette ambiance reposante, et ces grands espaces urbains qui invitent à la promenade. Les policiers ou soldats armés sont présents, mais ont vraiment l’air pacifique, voire débonnaire. La visite des coquets musées à chaque coin de rue, permet d’apprécier la beauté des richesses locales fort bien présentées dans de charmants patios. Les pierres de Larimar semi -précieuses de couleur bleu turquoise , ornent toutes sortes de bijoux . Ce minerai, extrait du sol dominicain, est devenu une sorte de trésor national!. A propos de richesses, lorsque vous échangez votre argent, vous avez l’impression d’être tonton Cristobal, tant les liasses d’argent dévalué sont imposantes. Pour vous éclairer, 1 euro= 52 RD $ (le peso local). Les taxes et coût des services ne sont que rarement inclus dans les prix annoncés. A savoir donc.
Le premier soir, nous avons dîné à l’Hostal Nicolas de Ovando, lieu prestigieux, tout près du fleuve Ozama. Un havre de paix…pour très fortunés!….Puis, nous avons goûté à la cuisine locale (assez proche de celle de la Guadeloupe) dans des petits bistros sympas.
La visite de la vieille ville a occupé notre quotidien. Facile de se repérer avec la longue rue Conde qui traverse la zone coloniale. La population est catholique à 95 %, et les églises, souvent très anciennes, se dressent au coin de chaque quartier, toutes magnifiquement restaurées. La production locale de tabac permet aux artisans de fabriquer les cigares sous nos yeux. Dans la rue tout un tas de petits métiers. Un charme fou. Partout.
Pour être vraiment dans le cœur de la vieille ville coloniale, et pour pouvoir cheminer à pied la plupart du temps, nous avons choisi l’hôtel Hodelpa Caribe Colonial dans la rue Isabel la catolica. Hôtel de bonne tenue avec un personnel charmant.
Nous nous sommes par moments excentrés en nous faisant mener en taxi. Le jardin botanico dans le quartier ouest de la ville, nous offre un charme indéfinissable et le parque zoologico nacional vaut le détour , comme le très étonnant monument du Faro a Colon, gigantesque mausolée qui abriterait les restes de Christophe Colomb. Tout est dans la démesure au milieu d’une immense esplanade, le tout édifié en 1992. On peut y admirer des vestiges des conquistadores en visitant les nombreuses salles d’expositions consacrées aux pays du monde.
Donc, pour nous, un excellent séjour en République dominicaine. Nous y reviendrons pour visiter davantage les contrées.
A bientôt pour de nouvelles aventures.