Superbe final
La “route du rhum” est le grand événement tous les quatre ans. Ici, en Guadeloupe, nous avons assisté au final. Extraordinaire!….. Avec deux “Formule 1 des mers”! qui se sont “tirés la bourre” jusqu’au bout.
Ce dimanche donc , après 6 jours de traversée de l’Atlantique, les premiers skippers François Gabart (MACIF) et Francis Joyon (ITEC) se sont largement détachés du reste de la meute. Moment très attendu: en contournant la Guadeloupe, ils sont entrés à l’ouest du “papillon”, dans la mer des caraïbes et ont longé la côte sous le vent.
De notre maison à Bouillante, on a assisté au passage de François Gabart. Pas de bol. Mais c’était attendu. Pas de vent , la “pétole”!… Il tirait des bords sans trop avancer et nous avons pu le voir approcher du rivage pour manœuvrer, suivi par une nuée de bateaux accompagnateurs.
C’était pathétique et en même temps très beau. Après les envolées sur l’atlantique, un gros freinage, du style “on se calme les gars!”… Gabart a mis près de quatre heures pour caboter de Bouillante à Basse terre… Nous connaissons bien cette côte. On emprunte la route sinueuse en voiture en une demi heure. Pour ces monstres des mers, ceux de la classe “Ultime”, rester plantés comme on l’a vu et attendu!, ça a du être terrible.
Beaucoup de guadeloupéens étaient amassés sur les rochers près du port de Basse Terre. La soirée était très belle. Il faisait bon. Mais, pour nos héros d’un soir, pas un souffle d’air à se mettre dans les immenses voiles!…. François Gabart, coincé au large de Baillif, voyait se rapprocher l’expérimenté Francis Joyon. Pour le premier nommé, passage de nuit vers 19 h30 de la bouée de Basse terre (une bouteille de rhum!). Le suspense augmentait. En atteignant le sud de la basse terre, Joyon dépassait Gabart!…. Revenus à la maison, nous pouvions suivre le final en direct sur Guadeloupe Première.
Dans la nuit, sous les projecteurs des embarcations suiveuses, les deux “Ultime” se sont livrés à une lutte palpitante pendant quelques heures en passant sur la côte Est devant Petit bourg, Capesterre et Gosier. Il leur restait à effectuer deux manœuvres de virement très délicates. Francis Joyon , avec un bateau peut être moins performant, faisait parler l’expérience. Il réussissait parfaitement ces deux arabesques, avec très peu de vent. Et fièrement, il filait vers la ligne d’arrivée pas loin du Mémorial Act de Pointe à Pitre. Pour le jeune Gabart, malchanceux déjà il y a quatre ans, il restait le bel espoir de remporter un jour cette magnifique course.
Les autres concurrents, à bord d’ une cinquantaine de bateaux, sont encore très loin sur l’océan. On les attend mercredi. D’ici là, nous irons admirer les deux “Ultime” à la Marina de Pointe à Pitre.
Donc… à suivre.