Côte Basque : l’algue Ostreopsis ovata empoisonne les plages

Ostreopsis ovata : l’algue toxique qui empoisonne les plages de la Côte Basque

Hélas votre prochain bain de mer en Côte basque pourrait bien vous rendre malade sans que vous le sachiez. Car depuis quelques jours, de nombreux habitants, surfeurs, saisonniers et touristes sur le littoral basque. En cause : Ostreopsis ovata, une micro-algue toxique quasiment invisible à l’œil nu, mais dont les effets sont bien réels et inquiétants.

Des symptômes inquiétants… jusque sur le sable

Les témoignages affluent depuis plusieurs jours auprès de Surfrider Foundation Europe, implantée à Biarritz :

« J’ai jamais eu ce goût-là en bouche en sortant de l’eau. Ce goût métallique. Pourtant je surfe ici toute l’année. »

« Les kids n’arrivent pas à respirer sans tousser après une fin de journée à jouer au bord de l’eau. »

« Tout le staff du restau de la plage est malade, le poste de secours pareil (sans même forcément se baigner). »

Concrètement, les symptômes observés sont toux sèche, irritation des yeux, gorge qui gratte, nez qui coule, fatigue, maux de tête, nausées, parfois même de la fièvre… Le tableau évoque une intoxication généralisée. Et cela sans même entrer dans l’eau, simplement en restant à proximité du rivage.

Alors, mais c’est quoi cette Ostreopsis ovata, au juste ?

Ostreopsis ovata est une micro-algue toxique originaire des zones tropicales, détectée pour la première fois en Méditerranée dans les années 2000. Avec le réchauffement climatique, elle a progressivement colonisé le littoral atlantique… jusqu’à s’installer durablement sur la Côte Basque, où elle est désormais présente chaque été depuis 2021.

Invisible à l’œil nu, elle vit fixée sur les rochers ou les fonds marins peu profonds, mais peut libérer des toxines dans l’eau et dans l’air lorsqu’elle prolifère en masse, sous l’effet conjugué de la chaleur, du calme de la mer et de l’ensoleillement.

Ce que produit Ostreopsis ovata :  une toxine redoutable

Plus grave encore Ostreopsis ovata produit une toxine puissante appelée palytoxine-like, extrêmement irritante et potentiellement dangereuse pour la santé humaine. En cas de concentration élevée, les effets peuvent aller de la simple gêne respiratoire à des troubles plus sérieux. Dans les zones où l’algue est bien installée (comme en Italie ou à La Réunion), on observe des cas réguliers d’hospitalisation.

La toxine peut se transmettre par :

  • l’inhalation (aérosols chargés en toxines dans les embruns)

  • contact cutané prolongé

  • ingestion indirecte via les fruits de mer contaminés

Une communication calamiteuse

Ce qui est encore plus préoccupant, c’est qu’aucune signalisation n’est mise en place sur les plages concernées. Les autorités locales, malgré la gravité de la situation, communiquent peu ou trop tard. Seules quelques notifications via des applications comme Surf Alert ou Rivages Pro Tech filtrent jusqu’au public… et encore faut-il les consulter.

Résultat : alors que les plages sont pleines en ce mois de juillet, les baigneurs et les familles ne sont pas informés du danger. Les secouristes tombent malades. Les employés des bars de plage s’effondrent, victimes d’un mal invisible mais bien réel.

Un phénomène appelé à se répéter, voire empirer

Et malheureusement ce n’est que le début. Avec le réchauffement des océans, Ostreopsis ovata trouve des conditions de plus en plus favorables à sa prolifération, y compris sur la côte basque. À terme, d’autres algues toxiques pourraient suivre le même chemin.

Le Sud-Ouest, souvent épargné par ce type de problématique jusqu’ici, se trouve désormais en ligne de front d’un bouleversement écologique qui va transformer durablement notre rapport à la mer.

Que faire si vous ressentez des symptômes ?

Face à ce constat Surfrider conseille :

  • de ne pas se baigner dans les zones concernées ou suspectes (en particulier après plusieurs jours de mer calme et chaude)

  • d’éviter les plages ventées si des cas sont signalés dans la région

  • de consulter un médecin en cas de symptômes persistants

  • de signaler tout problème à Surfrider ou via les applications de suivi côtier

Une mobilisation citoyenne urgente

En conséquence il est urgent que :

  • les mairies et préfectures mettent en place une signalisation claire

  • l’État intègre Ostreopsis ovata dans les bulletins sanitaires officiels

  • des campagnes d’information soient menées auprès du grand public et des professionnels du tourisme

Une eau turquoise peut cacher un poison invisible

En définitive, l’été 2025 sur la Côte Basque est aussi synonyme de vigilance. On ne parle pas ici d’un phénomène anecdotique ou lointain. Il s’agit d’un risque sanitaire concret, présent sur nos plages, sous nos pieds, dans notre air.

Et tant que l’information ne circule pas, les victimes continueront de tomber, en silence.

📣 Surfrider Foundation Europe appelle à la transparence, à la prévention et à l’action.
Le Jipiblog s’y associe pleinement : nous avons le droit de savoir.
Et surtout, le devoir de relayer ces alertes, pour que les plages restent un lieu de plaisir, pas un terrain d’intoxication.

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