Stan Getz

Au niveau de mes coups de cœur, voici la taille encore au dessus!!!….Vraiment un de mes musiciens préférés, un de ceux que j’écoute le plus souvent..Sa discographie est copieuse…et on va de découverte en découverte.Toujours l’enchantement, ce son assez haut, cette manière de se promener sur les mélodies avec une constante inspiration, avec la nonchalance de celui qui sait, de celui qui joue comme ça, parce que ça le chante, que ça lui vient bien dans sa tête, dans son humeur, et dans son cœur….

On connaît bien Getz,surtout pour sa période bossa, que l’on a tort, certains puristes du moins, de décrier…(il y fait merveille!).

Passons rapidement sur sa biographie. Il suffira de noter qu’il est né à Malibu en Californie le 2 février 1927, qu’il nous a quittés en 1991, après avoir enregistré les splendides plages avec le pianiste Kenny Barron.

Cet ancien “brother” du “second herd” de Woody Herman s’est fait connaître par un sublime solo sur “early autumn”. Sa sonorité, son phrasé aérien, assez proche du sax alto, le rattachait à Lester Young, c’est évident. Mais il devenu très vite “the sound”, comme Frank Sinatra (un autre de mes chouchous!) a été surnommé “the voice”!…Il suffisait qu’il apparaisse sur une scène , dans un studio, pour que Stan s’impose par sa grande classe. J’aime presque tout chez Getz. J’aurais juste à lui reprocher par moments, une sorte de dureté (vers la fin surtout), comme s’il voulait se faire violence…Mais pour le reste, c’est Eole…, un charmeur extraordinaire, un grand musicien, à chaque instant inspiré. Dans une interview, il explique (très sérieusement) qu’il remercie Dieu de l’avoir doté de ce grand pouvoir de séduction…Il dit aussi que toute sa vie, chaque note qu’il a jouée, il faisait en sorte que ce soit la plus belle…En écoutant Stan Getz, on ne peut qu’approuver.

La période 1953-57 est pour moi la plus attractive….Le “stan Getz plays” avec ce jeune enfant sur la pochette (Verve 833535) est un sommet de décontraction sur les standards…A ses côtés, Jimmy Raney (guitare), Duke Jordan , Jimmy Rowles (piano). Les “west coast sessions” (1957) toujours chez Verve, avec Lou levy au piano, Leroy Vinnegar à la basse et Shelly Manne aux drums sont vraiment à écouter…souvent….A conseiller aussi les enregistrements effectués à Copenhague en 1960…Bref, tout est beau chez Getz…

Ah, je vous écrirai des longues lignes sur Stan Getz!…La forme de mon billet veut que je souhaite m’arrêter ici. Le temps de me passer un de ses disques…et de m’émerveiller une fois encore….

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9 Commentaires

  1. Ouais, c’est un point de vue !!et il est tout à fait intéressant !! mais le principe de ce disque c’est précisemment le pont, disons un des rares pont avec Art Pepper, à tenter le Kiboutz entre jazz ou musique improvisée et musique écrite, dite “classique”, disons……….. du point de vue de l’orchestration. C’est à mon sens pour cela qu’il faut l’avoir et l’écouter, et ne pas oublier la difficulté d’interpréter quasiment rubato certaines pièces, et de pouvoir coller à cette musique sans que cela “sonne jazz” !! et c’est là que Getz est un immense musicien, le challenge est non seulement relevé mais largement dépassé……….c’est immense de réaliser cela………..Blabla…………….pour être allé dans les archives de Pierre, et bien écoute,c’est tout naturel, j’aime savoir qui pense quoi de quoi, et surtout comment !! tout point de vue est bon à entendre, et disons le clairement tout autre point de vue, rend ou donne un sens légitime à cette musique, celle de faire couler autant d’encre que de larmes, et de nous passionner tout autant depuis très longtemps, et aussi parce qu’il ne faut pas s’attacher à un seul point de vue, je serais donc sans conteste, et en toute amitié, ton alter-réglo !!, et des fois aussi ton détracteur pour donner le change à des idées peut être trop superficielle ou trop simpliste, ou pas assez technique, ou pas assez je ne sais quoi, mais toujours de façon, élégante, (si tant est que mon élégance existe !!)………disons un autre point de vue quoi, histoire de voir les choses sous un autre angle………….., ce qui ne peut que renforcer notre adhésion finale !! Moins prosaiquement, il y en a toujours plus dans 2 têtes que dans 1 (proverbe bien connu de nos campagnes !) Le Trublion Stef

  2. Steph, tu vas même dans les archives des “billets de Pierre “. Ca ma plait beaucoup. Focus, c’est pas mon préféré. je trouve un peu bizarre.Lui,, Stan Getz, joue merveilleusement bien, mais les arrangements d’Eddie Sauter sont trop compliqués. Malgré la vivacité de Roy Haynes à la batterie, je trouve un peu lourd. Disons que j’ai du mal à suivre…Et pourtant, contrairement à d’autres, j’aime bien les musiciens dans ces contextes….J’ai un peu le même ressenti avec Billie Holidy dans “lady in satin”. Les violons…hautbois et autres cors. La musique des grands orchestres de studio américains. Et elle….. magnifique au milieu de cette sophistication…Focus, ca fait un peu musique de film, du moins le premeir morceau “I’m late”…Les tempos sont souvent antiswing…Mais ce n’était pas l’effet recherché….Dans “her”, c’est déjà plus délectable…Mais tu sais, quand on sort des standards, j’apprécie souvent beaucoup moins…Mais je vais réécouter, tant j’ai confiance dans ton goût.

  3. Pardon de cette erreur monumentale, mais connaissez-vous le disque “Focus ” de Getz, c’est un pur chef-d’oeuvre !! Ce disque devrait être remboursé par la sécu !! Désolé pour cet oubli grossier !! Stef

  4. Hé oui, un pantéon de plus, il est pour moi parmi les 10 plus grands saxophonistes ayant vécus (comme les 10 doigts de nos mains !!), Getz je l’ai entendu à Paris dans une salle privé celle du V.T.C.A sucursalle du CIM pour les concerts, une frénésie immense s’est emparée des élèves , tout le monde voulait y être et moi aussi, je m’y suis rendu par une porte dérobée, (je connaissais par coeur cet endroit, et c’était souvent le seul moyen pour ne pas payer les concerts, étudiant et système D oblige !!), et là dans la salle, passée la frénésie, le silence était d’or……….quel son, tout le monde était pétrifié par la grosseur mais surtout la richesse du son, très “Harmonique , très riche, pas fort, mais dynamique au possible, Humair était à la batterie, je ne me souviens plus du reste de l’équipe mais ils étaient tous là pour répéter seulement et ce seul souvenir m’a fait regretter mon indisponibilité pour le concert, quel son merveilleux, gravé à jamais dans ma pauvre oreille…………..juste à titre de référence le Getz Plays, le Getz en Trio (avec Peterson !!) et toute la série des Bossas (5 pochettes chez Verve il me semble !!), sont à garder très près de soi, comme des disques d’île déserte…………….Getz à été là pour nous montrer combien le chant et la mélodie reste essentielle, il les a incarnées pour moi mieux que personne……….Getz forever……….

  5. Super Daniel! Pour ta réponse…On est d’accord…à fond!…Sinatra c’est tout autre chose…Il y a aucune idée de comparaison dans mon esprit. C’était jsuite pour dire que tous les deux se sont fait un super surnom, car dans le mond entier, on a cherché des éloges maxi…

  6. Je partage intégralement ton admiration pour Stan, car pour moi c’est un chanteur, et beaucoup plus expressif que Sinatra.
    Stan fait partie de ces musiciens dont il ne peut exister de mauvais disques. Keep swingin’ et bizzzzzzzzzzzzz de Daniel

  7. Salut Carl!
    Tes petits mots me sont précieux quand on cause sax!…Pour moi, réussir ses enregistrements c’est déjà réussir une carrière…

    Salut Pierre,
    Merci pour ton témoignage. Je n’ai vu et écouté Getz qu’une fois. C’était à Dax au début des années 80. Au splendid hôtel. Ce soir là rien ne narchait…La sono crachouillait…le sonorisateur faisait de pire en pire. Getz a fait signe: on joue sans la sono…Et ce fut magique…Magnifique que d’écouter Stan Getz en direct…A un autre moment, panne d’électricité!…. Je devine Getz s’éclipser par le grand escalier central que tous nos amis connaissent…Silence dans la grande salle et soudain, avec ce charme fou que nous lui connaissons, Getz redescend doucement les escaliers en jouant: “dancing in the dark”….Le concert a repris comme cela…dans le noir et sans sono…Magique!….

  8. Bonjour Pierre,

    tu sembles prendre un malin plaisir à choisir les musiciens qui me poussent à réagir et commenter ici même… A moins que l’âge aidant, les anecdotes me paraissent plus précieuses, et les partager plus nécessaire.
    En voici une…

    14 Juillet 1989. Toute la France fête le bi-centenaire de la révolution. Quelques jours plus tôt, l’ami Daniel Huck a enflammé le parvis de la Défense avec Eddy Louiss et sa Multicolor Feeling Fanfare. Paris piaffe dans l’attente du grand défilé. J’y laisse la famille et avale d’un trait l’asphalte jusqu’à La Haye, juste à temps pour l’ouverture du North Sea Jazz Festival. A l’heure de l’apéro, Stan Getz se produit sur la scène de la Prinz Wilhem-Alexanderzaal, un gigantesque auditorium pour philharmonique. Il est visiblement malade et épuisé, les images que je ramène en attestent, et beaucoup ne sortiront jamais du classeur. Le son, lui, est intact, plus grand que la salle, une lame de cristal. L’invention mélodique plus généreuse que jamais. Au piano, Kenny Barron, le dernier complice, est déjà là.
    Le bonheur, la fatigue, le confort des fauteuils, je somnole.
    Stop chorus.
    5 mesures de la Marseillaise.
    En Hollande. Par un américain de Californie.
    5 mesures, c’est le temps qu’il faut pour croire qu’on rêve.
    Et compter, parmi 800 ou 1000 auditeurs, trois autres français perdus, qui, comme moi, n’ont pu que se lever et applaudir.
    J’ai dû rêver.
    Mais ce n’est pas grave, mon magnétophone a fait le même rêve. Et sa mémoire reste bien plus précise que la mienne. Je fais souvent appel à elle.
    Mais je n’oublierai pas, à l’issue de ces quelques mesures et de ces applaudissements perdus aux quatre coins du théâtre, par dessus le masque de cire, The Sound a sourit.

  9. Bonjour Pierre
    je suis bien en accord avec toi
    “Stan” joue merveilleusement bien dans ses séances bossa
    de toute façon il joue toujours si bien!!!
    j’en discutais un jour avec Jacky Terrasson, il me disait que sa carrière était due à ces fameux enregistrements mais que sans ceux-ci …
    bref …
    sa carrière, c’est tout ce qu’il a pu me dire sur ce musicien d’exception
    j’adore Stan, il est le plus grand, ou pas loin, car je déteste la compétition
    bien à toi Pierre
    amitiés
    Carl

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