Les fifties, années bonheur

Marilyn!

Marilyn!

Les années 50, c’est toute ma jeunesse…. J’avais 3 ans au départ,  et 13 à l’arrivée. Les souvenirs sont lointains et manquent de précision. Je conserve cependant une insouciante nostalgie de ces belles années.avant l’entrée au pensionnat de Mauléon (1958). Souvenirs évaporés. Mais restent les photos, ces fameuses  diapos très nombreuses chez nous,  les films de 8,  eux aussi conservés pieusement dans des petites boites jaunes. Tous ces trésors ont été recollés, montés , et devenus comestibles par les ordis. Tout ce travail effectué par Jacques le frère aîné. Tout revit à présent grâce à lui.

La famille Fagalde en 1952 bonheur

La famille Fagalde en 1952

En 1950, on sortait de la guerre. Les américains, pourtant encore englués dans la guerre de Corée,  nous fournissaient depuis leurs immenses studios de Hollywood les plus belles images à présent en technicolor!, Pourtant, tout n’allait pas si bien chez eux. La ségrégation des noirs, le terrible Mc Carthy et sa “chasse aux sorcières” qui avait sorti du circuit  (sur dénonciation!) les plus grands acteurs et réalisateurs, soupçonnés d’être communistes. La censure était terrible et les cinéphiles peuvent  s’amuser de la légèreté avec laquelle la Hays office faisait supprimer les scènes de baisers extra conjugaux!!!!.

Pub-1950-BuickEt pourtant, malgré ces scories souvent dramatiques de l’histoire, je continue à aimer le côté entertainer des Etats Unis qui a nourri mon imaginaire. Les stars; le surf, les belles voitures, les comédies musicales. A la maison, les films Office de Charlie Chaplin (citoyen anglais qui filmait déjà depuis 30 ans), de Laurel et Hardy,  les cartoons de Walt Disney ou de Tex Avery, nous étaient  projetés par notre père les après midi pluvieux  sur le projecteur Hewlett Packard. Devant l’écran blanc de nos journées grises, on créait déjà nos personnages avec l’ombre de nos mains derrière la lumière. Les salles de cinéma de quartier, dont certaines étaient  gérées par les curés (!),  nous permettaient  de vivre de  tendres et innocentes (!)  émotions lorsque se pâmaient les immenses vedettes que je continue à vénérer ( Elisabeth Taylor, Marylin Monroe,  Grace Kelly, Ava Garner, Rita Hayworth), ou encore “the Voice Frank Sinatra. Je me revois tout jeune, sortant du Majestic à Bayonne,  en marchant comme Gary Cooper à la recherche des trois brigands qui voulaient supprimer ce shérif exemplaire abandonné se tous….le-train-sifflera-3-foisLe cinéma des USA inondait le monde,  et le jazz, mon très cher jazz,   avait atteint son nirvana.

Les grandes vedettes, comme Louis Armstrong, Erroll Garner, Billie Holiday, Oscar Peterson, Stan Getz, Lester Young, Ella Fitzgerald, Coleman Hawkins étaient en pleine force de l’âge,  et leur art,  qui s’était enrichi des trouvailles  du bebop et de la  West coast,  avait atteint les sommets. Les enregistrements en microsillon et en stéréo étaient magiques. Ils  sentaient bon le vinyle dans leurs belles pochettes cartonnées, et je me surprends de les préférer aux actuels cds..

James Dean

James Dean

Et puis, c’est à cette époque qu’ ont surgi de l’anonymat les jeunes étoiles que l’on ne peut oublier :James Dean,(“la fureur de vivre”),  Marlon Brando, Clifford Brown, Eddie Cochran, la plupart étrangement disparus  dans des circonstances tragiques. La drogue par injection faisait déjà des ravages. Cette drogue qu’Otto Preminger a mis en scène avec courage dans  “l‘homme aux bras d’or” (1955) avec Frank Sinatra et la troublante Kim Nowak. Dans le monde de l’art, ce fut la grande époque de Hernest Hemingway et de Picasso.

Le monde bougeait . A Cuba, Fidel Castro et ses barbudos (dont Che Guevara) avaient renversé le dictateur Batista (1959). L’Europe prenait naissance. Le Traité de Rome était signé en 1957. En France, on règlait petit à petit les suites de la décolonisation. Ca ne se passait pas bien en Indochine (Diên Biên Phu 1954)  et surtout en Algérie,  où le contingent avait été envoyé pour tenter de mater les rebelles. De Gaulle, retiré à Colombey,  était  pressé par ses partisans de prendre le pouvoir que lui laissera volontiers le Président Coty après les événements d’Alger en mai 1958. Même Johnny Hallyday,   qui en était à ses débuts comme Elvis Presley, avait revêtu l’uniforme de soldat!

Dans l’hexagone,  nous avions aussi, nos héros dans tous les domaines; Alain  Bombard, Cousteau, Maurice Herzog (qui vaincra l’Annapurna en 1950).  Nous lisions les œuvres d’ écrivains célèbres qui marquèrent leur temps, Sartre, Aragon, Camus, Boris Vian, Nous adorions les chanteurs Leo Ferré, Jacques Brel, Eddy Piaf et Georges Brassens. Après le passage éclair du jeune acteur Gérard Philippe,  on a commencé à entendre parler d’une jeune starlette qui éclairera les années 60: la très jolie Brigitte Bardot qui apparaîtra  dans les milieux du ciné dans une posture ingénue, mais rayonnante et  libérée. Dans “et dieu créa la femme”(1956), Roger Vadim, véritable mentor en même temps qu’époux,  l’a propulsée sur le devant de la scène. Le mythe était créé. La vie des femmes allait s’en trouver changée.

Et le cinéma continuait a  briller de mille feux. Alfred Hitchcock faisait paraître sur nos écrans ses plus grands chefs d’œuvre comme “Fenêtre sur cour” (1954),” La main au collet (1955), “l’homme qui en savait trop”(1956) et le très troublant Vertigo (1958). Pendant ce temps,  on priait dans les églises pour la non exécution de Caryl Chessman, un meurtrier repenti devenu écrivain, finalement accroché par le choix des hommes sur une chaise électrique. C’était l’Amérique contrastée…Joyeuse, mais aussi féroce.

Voici ce coup de projecteur sur mes souvenirs. Nécessairement rapide et simpliste….Avec des manques, c’est sûr.

Durant ces belles années, le monde essayait d’oublier les affres de l’histoire. Tout pouvrait aller bien. En 1955, le taux de chomage en France etait de 1%!. Il y avait dans les mentalités beaucoup d’insouciance…, laquelle, si elle est fondée, peut créer ou installer l’apaisement. On rentrait dans  ce  que l’on aller appeler ‘les trente glorieuses’. Il ne faut rien exagérer! …Mais tout le monde a cru à un monde meilleur. Durant les années 60, les vraies bombes seront atomiques. On va se mettre à tout remettre à plat. Pour une libération?

 

Les années 50, en  tous les cas, ce furent les “années bonheur”…

 

Dans un prochain billet: “les années 60, les années libération”

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